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  le blog kodamian

Mon séjour à Futuna

6 Mai 2006, 12:08pm

Publié par kodamian

Mon séjour à Futuna

 

Plus de deux semaines déjà se sont écoulées et je n'ai pas écris un seul article. La raison en est simple : j'étais à Futuna pendant plus d'une quinzaine de jours et je n'ai pas vu le temps défiler.

Tout d'abord, l'activité au cabinet dentaire a été très intense et il a fallu répondre à la demande de soins de la population.

Mais il y a eu aussi le temps en dehors du travail.

J'ai eu la chance de pouvoir faire pendant mes temps libres des ballades que j'avais déjà faites lors de mon dernier passage sur l'île. Ainsi j'ai pu retrouver le plaisir d'aller me baigner au barrage  d'eau sur la Vainifao, la rivière qui sépare les deux royaumes de FUTUNA, dont les noms sont Alo et Sigave. C'est à une trentaine de minutes à pied seulement de l'hopital. La ballade est fantastique et permet après avoir gravi sur plus de 500 mètres une pente rude, de pénétrer dans la montagne et de pouvoir y découvrir arbres de plusieurs dizaines d'années et fougères arborescentes. La forêt est grandiose et on semble absorbé par elle. Le barrage, lors de ma première ballade, était ensablé, ce qui ne permettait pas de s'y baigner. Mais en fin de séjour, après les travaux entrepris par des agents territoriaux pour le " désensabler ", on pouvait alors plonger dans un bassin de 3 mètres de profondeur. Quel plaisir après une marche de 30 minutes que de se rafraichir !

Lors de ma première ballade vers le barrage, en compagnie du médecin, nous avons décidé de prolonger le périple au delà de la retenue d'eau,  et nous avons ainsi marché pendant plus d'une heure en remontant la rivière, quelquefois les pieds dans l'eau, quelquefois en longeant des sentiers utilisés par les agriculteurs.

On découvrit alors  une quantité de plantations de taros en avançant dans la montagne, et on put imaginer le rude labeur des futuniens qui y vont quotidiennement et qui redescendent ensuite au village,  chargés sur leurs épaules du précieux aliment.

La chaleur est intense en milieu de journée, et c'est pourquoi on trouve des falés ( habitat traditionnel ) de temps à autre sur les versants des montagnes, à côté de la rivière, et qui permettent aux agriculteurs de passer la nuit dans la montagne de manière à profiter des heures fraiches du matin pour commencer leur travail.

Nous rencontrames ainsi des connaissances, entrain de défricher et de planter.

Lors de notre retour, ce fut un plaisir de patauger dans l'eau et de se baigner aux endroits où celà était permis. Ici, pas de serpents, pas de bebetes dangereuses comme en Guyane !

Le premier week-end, je suis allé avec mon ancien colocataire, sa copine futunienne et des amis à eux à ALOFI, qui est l'ile située à environ 5 kilomètres de FUTUNA. Une dizaine de minutes seulement en bateau genre coque aluminium avec un petit moteur nous permet d'y accèder. L'ile possède également un petit lagon.  Nous y avons passé la journée, nous y avons déjeuné et nous avons surtout peché plus d'une dizaines de mulets.  C'était d'ailleurs la première fois que j'avais l'occasion de voir l'autre côté d'Alofi, et je pus avoir la chance de contempler le ballet des dauphins qui accompagnaient le bateau.

Après le déjeuner et une bonne baignade dans le lagon d'alofi, je marchai vers la grotte de Loca, située à l'extrémité est de l'ile , mais le temps me manquant, je n'eus le temps que de faire la moitié du chemin avant de rebrousser chemin. La grotte de Loca est un lieu de pélerinage pour les futuniens.

Une dernière partie de l'après-midi fut consacrée à une bonne partie de boules, et ce fut le retour d'une mémorable journée.

Au cours de la deuxième semaine, j'eus la chance de me trouver à Futuna pour la célébration de la fête de Saint Pierre Chanel, le saint patron de toute l'Océanie. Pierre Chanel amena la religion catholique à Futuna, et y fut d'ailleurs assassiné par Musumusu, à Poi, village où se trouve la basilique.

C'est à Poi et dans sa basilique que sont commémorées les célébrations. Alors avec Grégory le médecin, Tany la kiné, nous décidâmes de nous lever de bon matin et nous partimes à 04h30 pour une belle ballade matinale d'une heure et demie en direction de Poi. La première partie du parcours est relativement plate, mais la deuxième est une montée puis une descente vers Poi, au nord est de l'ile.

Nous fûmes reçus par mon assistante dentaire, dont le mari est le chef de Poi, et nous pumes après une bonne douche et après avoir changé nos vétements, avoir un petit repas, café et crackers.

Puis la cérémonie à la basilique, distante d'une centaine de mètres commença. Pour une fois, plein de gens et de voitures pouvaient être vues en meme temps au même endroit dans une si petite ile. Futuna est peuplée d'environ 5000 habitants. Tout le monde s'était habillé sur son 31, et le maitre de cérémonie n'était autre que l'archeveque Monseigneur Ghislain.

Devant l'église, on pouvait assister à la présence de dizaines de cochons morts et cuits , de taille variable, qui étaient pattes en l'air.Il s'agit là d'offrandes coutumières pratiquées dans de nombreuses iles du pacifique lors d'événements similaires. A côté du cochon, on trouve également des nattes, des plants de taros et d'ignames.

Après la cérémonie, ce fut le petit déjeuner, préparé par les villageois et puis la cérémonie du kava, suivi des danses traditionnelles.

Au cours du petit déjeuner, j'eus en face de moi un ancien instituteur de Wallis. Nous engageames la conversation et il m'apprit qu'il était marié à une gabonaise, maire de Lambaréné. Je lui expliquai que j'avais travaillé au Gabon lors de mon service militaire et il s'avéra qu'il connaissait bien l'endroit. Mais j'avais au Gabon un bon copain dont le père était maire de Lambéréné. Eh bien, j'appris que ce dernier venait de déceder quelques mois auparavant et avait laissé sa place à la femme du convive. Quel hasard !

A 11h30, avec mes deux compères, nous décidames de continuer la marche afin de faire le tour de l'ile. Celà s'avéra pour moi assez fatigant, car j'avais deux très bons marcheurs à mes côtés. Après une pause et une bonne glace, une baignade et un coca, ce fut le retour vers Kalévélévé. Tiens, une remarque en passant : j'appris que kalévélévé, lieu-dit où est situé l'hopital, signifie grosse araignée.

C'est vrai qu'on en voit de très grosses.

Le deuxième week-end, ce fut un week-end à Alofi. Après les préparatifs, nourriture et essence, nous joignimes l'ile et  nous nous installames dans le falé d'atonino, un ami de sylvain ( ancien colocataire à wallis ). Un sac de couchage pour ma part, un hamac pour grégory, des nattes pour les autres. Après une peche plutot sympathique avec une dizaine de poissons péchés à la traine, à notre actif, ce fut alors le moment de diner et d'aller dormir. Mais à 01h00 du matin, Atonino nous réveilla et nous allames à la recherche des crabes de cocotiers sur la plage, puis à la recherche de langoustes sur  le platier. Les prises furent nombreuses, mais surtout celles d'Atonino, spécialiste de ce genre d'activité. Je dois dire que de nuit, dans l'obscurité totale, sur le platier, l'aventure était teintée de crainte pour ma part, car la marée commençait à monter, et malgré ma lampe torche, je me serais révélé incapable de trouver le chemin de retour vers la plage.

Le lendemain matin, à l'aube, je me levai car j'avais décidé d'aller jusqu'à la grotte de Loca, à pied. Il me fallut une bonne heure et demie pour joindre l'endroit sacré. La promenade est fantastique, pas très dure, sauf on départ et à la fin où on a une pente à gravir puis une descente à affronter. On traverse des forets, des plantations de kavas, des plantations de taros et on aperçoit de temps à autre à travers les branchages la mer au loin.  Loca est en endroit en bord de mer, bordé de rochers de couleur noir, où l'on trouve de l'eau qui suinte du plafond dans une grotte immense  et c'est cette eau qui vient remplir un bassin situé au milieu de la grotte . Les fidèles viennent religieusement y collecter le précieux liquide , qui présenterait des vertus médicinales. L'endroit est d'ailleurs décoré de guirlandes multicolores. On trouve des falés tout autour, des robinets d'eau fraiches, et on peut y passer le week-end.

J'eus la malchance , juste avant d'arriver  à Loca , qu'une de mes sandales se déchira. Je serais incapable de revenir ainsi à mon point de départ. Après une " prière " et surtout une idée à la Mac Giver, je pris le lacet de mon short , et je nouai le caoutchouc de ma sandate à mon pied de manière à pouvoir protéger celui-ci des cailloux et autres aspérités.

Ouf, ça tint jusqu'à mon arrivée à la plage de départ.

Au retour, après une dégustation de langoustes, de brochettes de poissons et de viande, ce fut à nouveau une partie de peche puis une partie de boules.

La journée finie, nous retournames à Futuna.

J'avais pensé aller au Mont Puke le dernier lundi de mon séjour, mais mon " guide " ne se présenta pas chez moi le matin. Alors je changeai mes plans et me dirigeai vers une montagne que je connaissais déjà, et qui permettait d'apercevoir des tarodières en terrasses et d'observer l'océan avec une vue magnifique. Je ne fus pas déçu, et me dis que je retournerai sans doute avant longtemps dans cet endroit idyllique.

Mardi était mon dernier jour. Mon sac à dos préparé, j'attendais vers le milieu de journée au cabinet dentaire après ma demi-journée de travail, quand je fus prévenu qu'il fallait laissé mon siège à une personne qui devait être évacuée vers Wallis.

Ce fut alors deux jours de plus à Futuna que je passai chez Sylvain, dans sa famille futunienne d'adoption, avec à côté de la maison moderne, un falé tout à fait traditionnel. La maison, située à Taoa, est proche de l'église et on peut y entendre les messes le matin de bonne heure.

Je profitai de ce jour supplémentaire pour aller faire une découverte, les " escaliers tongiens " . En effet, les tongiens avaient habité quelque temps à Futuna et avaient construit des escaliers , creusés dans le roc, afin de gravir plus rapidement la montagne. Cette ballade, qui est le début de l'ascension vers Puke, le mont le plus haut de l'ile, fut l'occasion à mon compagnon de ballade, Sosefo, le frère de la compagne de Sylvain, de cueillir des plantes dont raffolent les cochons.

Le parc à cochons est situé à une cinquantaine de mètres derrière la maison, et on peut voir l'importance que revet ces élevages pour les habitants de Futuna. Combien d'heures quotidiennes sont passées à leur entretien, à les nourrir et à les laver !!!

Un séjour agréable, à la fois avec beaucoup de travail, mais beaucoup de plaisir !

 

A la prochaine fois, Futuna ! Je reviendrai ...

 

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