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  le blog kodamian

Merci la Bourse

20 Janvier 2006, 07:56am

Publié par kodamian

Merci la Bourse !

La Bourse par ci, la bourse par là, on entend aujourd'hui toute la journée, qu'il s'agisse de télévision, de radio, d'internet que l'investissement boursier est le plus rentable qui soit, qu'il ne faut pas être frileux, mais au contraire, entreprenant, et donc aller placer " ses économies ou tout du moins une partie " en Bourse.

Très intéressant la Bourse, quand ça rapporte, mais ...

La Bourse ou La Vie ?

La Bourse fait rêver, de même que le casino, les jeux à gratter, le tiercé et tous les lotos multiples et variés qui déferlent depuis quelques années en vagues sans cesse renouvelées dans tous les pays du monde.

Or, il faut bien savoir que c'est un jeu à somme nulle, ou presque, car s'il y a des gagnants, il y a aussi des perdants.

Mais perdre, ce peut être non seulement son argent, mais également sa santé, son temps, et toute la vie relationnelle avec son entourage.

Je vais relater ici ma propre expérience, qui me laisse à penser, qu'aujourd'hui, si j'en suis là, à vivre sous le soleil du pacifique, au bord d'un fabuleux lagon, c'est sans aucun doute grâce à la bourse, mais pas pour les raisons qu'on peut croire.

Il y a une dizaine d'années, j'avais commencé à m'intéresser d'un peu plus près au monde des actions, des valeurs côtées en bourse dont on peut avoir quotidiennement les cours dans les journaux.

Puis vint le tour du Minitel, qui permettait d'avoir accès directement à sa banque et à la possibilité d'achat en direct d'actions. Parallélement sont apparues les chaines thématiques à la télévision consacrées exclusivement à cette activité. Enfin, et c'est la révolution depuis lors, vînt " INTERNET " et son monde des " Brokers en Ligne ", c'est à dire des sociétés permettant via l'ouverture d'un compte de pouvoir " spéculer " sur les marchés à la vitesse grand V, c'est à dire en instantané.

Acheter, vendre, en un simple clic de souris !

Tout un monde de nouveaux boursicoteurs est alors apparu, et, grâce à internet, des sites ont commencé à naître. A la fois des sites de courtiers en ligne et des sites de conseils boursiers.

C'est ainsi, qu'étant connecté à Internet Haut Débit via la fibre optique, à Paris, j'ai pu dès les années 1997, avoir accès à ce monde-là.

En quelques mois, j'ai appris à mieux connaître les différents instruments possibles avec lesquels on pouvait spéculer, qu'ils s'agissent d'actions, d'options d'achat, de vente, de warrants etc...

C'est alors qu'avec d'autres internautes, nous décidâmes de créer notre propre site boursier à la fin du siècle dernier, et on appela ce site " Ramibourse ".

La rencontre très sympathique entre des gens de divers horizons permit de créer cette micro-société, et alors  d'attribuer à chacun un rôle dans la nouvelle société. Il n'y eut que 5 personnes employées à plein temps, une fois les capitaux levés, et les autres, comme moi, étions plutôt consultants à nos heures perdues, c'est à dire en dehors de notre travail.

Je fus ainsi " Directeur de la Communication ", et, par une série de hasards et de rencontres, eut même l'occasion de présenter la société sur la chaine de télévision par cable et par satellite " Bloomberg Television ", émission enregistrée depuis les studios londoniens.

Je m'occupai aussi d'une division chargée d'écrire des articles quotidiens sur les petites capitalisations du monde boursier, second marché plus particulièrement, ainsi que sur des outils dont le nom évocateur parait féroce, les warrants.

Le temps consacré à l'activité prit de l'ampleur pour nous tous par rapport à nos activités professionnelles, et c'était ainsi une véritable activité que nous tous menions parallèlement.

Tous les jours , c'étaient des soirées via internet et les différents sites à " chatter " , comparer, anticiper, jurer , critiquer, et j'en passe ...

A part ceux qui avaient une rigueur à toute épreuve, je dois dire que la plupart des nouveaux venus dans ce monde y laissèrent des plumes, d'autant plus qu'après la bulle internet des années 2000, vînt la grosse récession des valeurs internets et la déferlante de " branlées " des titres, perdant jusqu'à 99% de leurs valeurs, sinon la totalité avec la liquidation de sociétés dont on entendait vanter les qualités quelques mois auparavant.

Mais les gros gagnants, c'étaient les sociétés de trading car elles bénéficiaient , quel que soit le résultat final , du coût de la transaction.

Et chacun y allait des " allers-retours" dans la journée, sur des sommes de plus en plus importantes. D'autant plus, que les " brokers " permettaient, avec un dépôt par exemple de 100 euros, de " jouer " sur 5 fois la mise . Evidemment, en pariant ainsi, il suffisait que la valeur perde 20% pour se retrouver à 0.

A tel point que certains eurent des " dettes " envers leurs courtiers, car ils ne comprirent pas qu'en prenant de tels risques, ils pouvaient perdre plus que ce qu'ils n'avaient mis sur leur compte .

Personnellement, et je n'entrerai pas dans les détails, ce fut une " expérience ", douloureuse d'une certaine façon. Le temps passé devant l'écran d'ordinateur ainsi que la véritable drogue que constituait la la vision d'un cours, tous les jours, voire toutes les heures , prenait véritablement une importance inconsidérée.

Après quelques années, la société connut des difficultés de trésorerie et disparut.

Par contre, au niveau du portefeuille boursier, j'ai retenu la leçon qu'on ne peut faire deux choses à la fois et gérer à la fois son portefeuille et avoir une activité à côté de celà.

Quelques années plus tard, n'ayant pas vraiment réalisé mes objectifs de gain, mais ayant concrétisé " quelques mauvais coups ", et donc n'ayant pu acheter mon appartement à Paris, je me vis contraint de déménager, et j'ai déja raconté le reste dans un article précédent .

Mais grâce à la Bourse, ma vie a changé .

Car, si j'avais gagné à la Bourse, j'aurais probablement acheté mon appartement parisien, et alors, je n'aurais jamais quitté mon travail et la sécurité qu'il apportait pour partir au bout du monde.

Donc grâce au fait de n'avoir rien gagné, j'ai eu la chance à la quarantaine d'avoir une autre   vie dont beaucoup rêvent... mais  la plupart ne franchisse pas ce pas qui consiste à tout laisser et à rebatir ailleurs.

Néanmoins, mieux vaut avoir auparavant la certitude d'avoir du travail là où on va, pour subvenir à ses besoins.

Merci la Bourse !

 

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