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  le blog kodamian

Voyage à fidji (4)

14 Avril 2006, 07:06am

Publié par kodamian

Voyage à Fidji (4)

Le lendemain matin, je prends le premier bus pour Lambasa. Il y a deux routes possibles, une à travers les montagnes, que j'ai déjà parcourue en partie, et l'autre qui suit la côte. Je préférerais la seconde, mais on m'a averti qu'en raison de fortes pluies, elle peut être bloquée, et je ne peux me permettre d'être bloqué deux jours, car j'ai un avion à prendre pour Nadi dans trois jours.

Je me rends donc à Lambasa par la route de montagne, et celà me donne l'occasion encore une dernière fois de voir ce fabuleux panorama de la baie de Savusavu. Je reviendrai, c'est sûr !

La deuxième partie de la route, c'est à dire la descente depuis le sommet de la montagne vers le nord de l'île, présente une topologie différente. Plus sèche, et avec de nombreuses plantations de cannes à sucres et des cocotiers. Celà me rappelle Viti-Levu, que j'ai visité lors de mon premier voyage aux Iles Fidji.

J'arrive à Lambasa, et je remarque tout de suite la ville active, commerçante, essentiellement indienne. A quelques centaines de mètres de la station des bus, je pose mon sac dans une guest-house, pas très sympathique de l'extérieur, et celà se confirmera aussi de l'intérieur. Mais bon, le principal est d'avoir un endroit pour passer la prochaine nuit, et je ne veux pas perdre de temps.

Je reprends mon petit sac à dos quotidien, et je vais faire un tour de la ville. Je vais tout d'abord au marché, et c'est là qu'en sirotant un thé au lait avec des patisseries locales, j'entame la conversation avec des vendeurs de toutes sortes. Super sympa, ils sont étonnés une fois de plus quand je leur parle de wallis et futuna, iles si proches de là mais si lointaines. Ici, on connait souvent Futuna, car, je l'ai appris plus tard, des futuniens ont émigré vers les ïles fidji dans la première partie du vingtième siècle.

A lambasa, on est à environ 500 kilomètres seulement au sud-oùest de Futuna.

La ville est bordée de canaux et de rivières, car elle est à l'embouchure de 3 rivières qui se jettent dans la mer. On a un terminal portuaire à quelques kilomètres de là. Depuis le marché, on peut se rendre avec de petits bateaux à moteur au large, sur les iles environnantes. Cette voie de circulation permet également aux pécheurs d'amener directement le fruit de leur peche directement au marché. On trouve ici des variétés d'épices de toute sorte, des fruits tropicaux, des viandes et poissons, et bien sûr du kava.Il se vend en général au poids, en petit paquet de poudre pour 1 à 2 dollars.

J'ai lu dans mon guide qu'il y a des endroits à voir dans les alentours.

 La première chose à organiser, c'est néanmoins mon retour vers Nadi . Bus et Bateau, ou bien l'avion. Le hasard fait que je me rends dans une agence de Sun Air, et qu"elle n'est pas ma surprise quand j'apprends qu'il y a un prix spécial de 99 dollars , la moitié du prix habituel, pour un aller vers Nadi le surlendemain. Par rapport au trajet bus-bateau, c'est le double, mais c'est vingt fois moins de temps. Ni une , ni deux, je réserve et mon billet en poche, j'ai l'esprit plus tranquille pour mes visites à venir.

Je me dirige donc à pied tout d'abord vers un petit village à la sortie de Lambasa, où je peux apercevoir des tombes anciennes. Un habitant m'explique un peu la signification de ces tombes, qui sont situés à côté d'endroits rituels. Il s'agit de grosses pierres posées verticalement, comme de petits menhirs, les unes à côté des autres, et qui forment une sorte de rectangle.

C'est aussi un lieu rituel et certaines pratiques y étaient courantes. Le cannibalisme était ainsi pratiqué  dans cet endroit, comme dans de nombreux autres des archipels.

Je retourne en ville, et je prends alors la direction d'un temple indien, très connu dans tout fidji, où une pierre monte apparemment d'année en année. Elle a la forme d'un serpent, et est vénérée par les indiens. Dès mon arrivée, j'y suis accueilli par un groupe de femmes, assises par terre, et qui s'étonnent un peu de me voir, seul, arrivé au temple indien. Je décline mon identité, et le fait que mon guide vante cet endroit si " magique ". Elles confirment le côté mystique du lieu. On me sert des gateaux, du thé, et, le ventre bien repu, je me dirige vers le monument. Je m'incline face au serpent, dont la tete est à environ 3 mètres du sol, et face à shiva. Je fais le tour cinq fois du lieu symbolique, en faisant résonner la cloche comme on me l'a indiqué. L'inde en plein milieu du pacifique.

D'autant plus que ces jours-ci sont jours de fêtes pour les indiens. Un autre petit symbole religieux se trouve au bout d'un escalier, et je m'y dirige sous le regard intéressé de mes hôtes. Encore quelques moment de recueillement face à Ganesh, l'éléphant, puis je quitte cet endroit.

Puis je me dirige à quelques kilomètres de là, vers la grande plage de Lambasa. Je suis seul, et la plage offre un paysage contrasté avec d'un côté le terminal portuaire au loin , et de l'autre des roches volcaniques et une plage de sable blanc.  Je m'y prélasse et je contemple la plantation de cocotiers. Des douches sont aménagées, et des espaces avec tables et chaises. Super pour une pause !

Je retourne à Lambasa par le bus, et la fatigue étant là, je vais me coucher assez tôt.

Le lendemain matin, j'ai décidé que j'irais voir les " floating islands ". Il s'agit d'un lieu qui semble très particulier, où l'on peut voir des pandanus flotter sur des bambous. Mais tout d'abord, je vais changer d'auberge, car c'est trop glauque.

M'étant levé très tôt, je vais faire un tour dans une auberge désignée dans mon guide comme conviviale. C'est exact, et l'endroit est très joli, au bord d'une rivière. Le propriétaire me dit d'ailleurs m'avoir vu la veille au marché, et je lui confirme que j'ai passé la nuit chez son confrère.  Je reviens chercher mon sac à dos dans la première auberge et file droit vers ce lieu de ma seconde nuit. Je suis le seul touriste, car la saison débute fin avril en général. Mais ce n'est pas grave, j'aurai un dortoir à moi tout seul.

Je prends un bus pour me diriger vers Numbu, d'après ce qu'on m'a dit au marché le premier jour. Le bus a toujours cette ambiance sympathique avec des fidjiens de toutes origines, et les conversations sont faciles à entamer. La route par contre, après un passage très facile, devient beaucoup plus boueuse et chaotique, et pour la première fois depuis mon arrivée à Fidji, on se retrouve embourbé sur un kilomètre dans cinquante centimètres de boues. Grâce à la dextérité du chauffeur, qui avance, recule, avance et recule encore, on s'en sort finalement bien.

On arrive à Numbu, village in " the middle of nowhere " , et il ne faut que quelques secondes pour que des jeunes du village viennent vers moi et  m'indiquent l'endroit " mythique ", où les touristes ont l'habitude d'aller. Un jeune et son frère décident de m'accompagner et c'est alors un périple de plus de deux heures qui commencent . Au bout de vingt minutes, il y a tellement de boue que mon jean est déjà tout sale, mais c'est alors qu'il faut traverser une rivière. 1 mètre d'eau environ : Bon, je prends mes papiers et les mets dans mon sac, que je porte à bout de bras  . Pourvu que je ne glisse pas.

D'autres jeunes nous ont rejoint. Un garçon d'une vingtaine d'année, suivi de son épouse, m'indique qu'il va rejoindre son père et qu'il va m'accompagner un bout du chemin en me facilitant la route.On prend alors un raccourci à travers les plantations de cannes à sucre, et c'est la première fois que je me retrouve si proche de ces plantes si hautes. C'est très sympa, mais il ne faut pas glisser. Je suis pas à pas mon guide, et c'est une fois à droite, une fois à gauche, et encore un raccourci ... Le couple me quitte au bout d'une heure et demie et confie aux jeunes du départ la responsabilité de mon acheminement à bon port. Au bout de deux heures, on arrive enfin à côté des iles flottantes. C'est vrai que c'est sympa, mais la ballade l'était encore plus.

Il y a des pandanus, qu'on nomme " suluka " ici. Le mot m'est connu, celà veut dire " fumer " en wallisien. Comme quoi les feuilles étaient sans doute utilisées pour confectionner des cigarettes.

On retourne vers Numbu, pour prendre le bus de retour. Comme j'ai une demie-heure à perdre, je vais au magasin devant l'arrêt de bus, et je commande des boissons et des gateaux. Celà fait le régal de mes guides et leur grand plaisir. C'était quand même bien normal de les recompenser pour l'effort qu'ils ont consenti. En fait, ils n'ont pas eu d'école aujourd'hui parce que le bus n'a pas pu parvenir au village pour les y emmener.

 C'est là que les choses se gatent . Une demie-heure déjà que j'attends, et pas de bus. Sans doute à cause des pluies, il n'y aura pas de bus ici avant demain. Aie aie aie , et mon avion le lendemain !!!

Le commerçant qui m'a vendu les gateaux et boissons se rend vers le village d'à côté où il y a un autre bus qui rejoint Labasa. Il  me prend avec lui et fonce vers la destination où le bus pourra m'acheminer. Mais en y arrivant, on apprend que le bus est parti en avance aujourd'hui. Que faire ?

C'est alors qu'un camion passe , je le stoppe, et il me dit de monter à l'arrière. Que je suis content, même si c'est inconfortable d'être debout sur la plate-forme arrière. Je m'agrippe à l'avant de cette " benne ", et je prie pour qu'il ne pleuve pas.
15 minutes plus tard, c'est un orage qui déferle, mais mon chauffeur s'arrête et me fait signe de les rejoindre dans la cabine avant. Ils ont déjà trois, mais on se serre et tout va bien. Il est vrai que le gabarit des indo-fidjiens n'est pas le même que celui des wallisiens ou des tongiens. Dans tel cas, la place aurait été plus difficile à trouver.

Sauvé ! Quelques heures plus tard, nous sommes à Lambasa.

J'ai faim et il est l'heure de manger. Je rencontre un couple de touristes américains, et on décide d'aller manger ensemble. On trouve un resto sympa à côté du marché, et on passe alors des heures à se raconter nos périples à fidji. La femme est d'origine slovène et lui vient du texas. Ils ont voyagé en bateau depuis Nadi, et confirme que cette option s'est révélée très fatigante.

De retour à mon auberge, je m'endors rapidement.

Le lendemain matin, direction l'aéroport, avec un vol qui durera un peu plus d'une heure pour Nadi. Dans ce twin-otter, nous ne sommes que 4 passagers, et après avoir survolé la mer de Bligh ( les réfugiés du bounty ), nous survolons du nord au sud la cote ouest de Viti Levu. Un orage nous secoue un peu, et nous rasons les montagnes avant d'arriver à bon port. Une des passagères effrayée par une brusque chute, crie, mais se calme rapidement tout en s'excusant. Le périple en avion a les avantages de permettre de voir la topographie des lieux de façon plus exacte : rivières, montagnes, lagon, quelle beauté !

De Nadi, je rejoins Lautoka où je vais passer la nuit, faire quelques achats et ma dernière soirée sera pour un film , " Final Destination 3 " . La ville est animée et les soldes ont commencé. Il y a quelques commerçants chinois que l'on peut voir. J'ai entendu que l'émigration chinoise était récente aux Fidji, mais que les investisseurs chinois commençaient à s'y intéresser de très près.

Le lendemain matin, je prends la direction de l'aéroport, mais  je m'attarderai quelques heures à la piscine de l'hotel face à l'aéroport, avant de retourner à wallis. Petit déjeuner et baignade, pas mal pour terminer une douzaine de jours de vacances.

Génial, ces vacances ! 

 

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