Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
  le blog kodamian

10 anecdotes de mes voyages (2)

12 Janvier 2006, 16:10pm

Publié par kodamian

10 anecdotes de mes voyages (2)

Le monde est vaste, peuplé de plus de six milliards d'habitants. La chance de rencontrer son voisin à l'autre bout du monde est minime, à moins que ...

2. Seules les montagnes ne se rencontrent pas ...

J'étais parti en 1991 au Japon, pour une dizaine de jours . Le japon faisait partie en fait de mon voyage autour du monde en 1988, mais j'y avais renoncé à faire escale en raison de l'apparent coût exhorbitant de la vie dans l'empire du soleil levant.

Et pourtant, tout au long de mon tour du monde, j'avais rencontré des touristes japonais, et j'avais commencé à en étudier la langue. En Australie, j'avais acheté un livre " Japanese for travellers " que j'avais potassé au cours de mes longues distances passées dans le bus à travers toute l'australie. J'avais d'ailleurs pu pratiquer un peu avec les étudiants nippons voyageant dans ce pays, qui bénéficiaient en général d'un an de permis de travail et en profitait pour faire le tour du " pays des kangourous ".

De retour en métropole, j'avais continué mon étude du japonais, achetant plusieurs livres de grammaire et de vocabulaire, dont deux d'un excellent professeur, Kunio Kuwae, dont je me rappelle du nom même des années plus tard. La méthode Assimil m'avait également permis de progresser rapidement.

Pour ce qui est de l'écriture, j'avais appris les hiraganas et les katakanas, système syllabique assez facile ( hiraganas pour les mots communs, katakanas pour les mots étrangers ), mais j'avais vite arrêté l'étude des Kanjis qui s'était révélée trop fastidieuse.

Après mon tour du monde, de retour à Nancy, j'avais un jour rencontré un japonais au MacDo, et  Tsukasa Sako et moi avions sympathisé. Il étudiait l'ingeniérie après avoir terminé ses études à la Todai, université prestigieuse de Tokyo. Il m'avait  invité à venir le voir au Japon pour ses fiançailles, qu'il m'avait décrit comme un événement important dans la vie d'un jeune japonais ( surtout pour les parents ),mais je n'avais pas encore eu le temps d'y aller.

Je me rappelle d'ailleurs d'une anecdote, en passant : l'ayant invité un jour chez mes parents, dans les Vosges, il avait  laissé sous l'oreiller de son lit dans la chambre d'ami un petit billet " pour la femme de ménage ", pour le " dérangement " qu'il causait . Habitude japonaise, parait-il ...

Donc en 1991, je décide de m'en aller pour 10 jours au Japon. En plus de mon billet d'avion, j'avais acheté un Japan Railway Pass, billet qui me permettait d'utiliser pendant dix jours tous les moyens de transport au Pays du Soleil Levant, excepté les " shinkansen " ou TGV les plus rapides !

Arrivé à Tokyo, j'avais suivi les consignes de mon ami, et j'avais " tout seul ", comme un grand, trouvé ma voie depuis l'aéroport jusqu'à la station Shibuya, dans le centre de Tokyo. 

Encore une anecdote : dans un de mes textes de japonais, j'avais appris qu'il y avait devant la station de métro Shibuya la statue d'un chien, Hachiko. Elle était là en souvenir d'un chien qui accompagnait tous les jours un professeur pour prendre son moyen de transport, et, à la mort du professeur, une statue fut érigée en mémoire de ce chien. C'était devenu le lieu de rendez-vous des jeunes japonais, ou même des moins jeunes. On dit d'ailleurs en japonais, si mes souvenirs sont exacts  : " Hachiko no dozo, shibuya eki no atari ni, yakusoku o shimasho " = " donnons nous rendez-vous devant la statue d'Hachiko , à la gare de shibuya ".

C'est là que je rencontrai Tsukasa Sako, dans sa Matsuda décapotable.( on prononce Mazda en Europe ).

Nous fîmes un tour rapide de Tokyo, étant assez fatigué avec le décalage horaire ainsi que par le long vol via Moscou. Puis nous allâmes dans sa résidence de " travail " , chez Canon, où il me passa une chambre pour la nuit, son voisin étant absent. Il m'expliqua que les  " salariman " japonais ou travailleurs étaient souvent logés par leur employeur.

Le lendemain, nous prîmes la voiture et allâmes alors vers Uenohara, dans les montagnes, dans la région du Yamanakako, où résidait ses parents ! Génial ! A peine un jour au Japon  , et je suis déjà baigné dans une vie traditionnelle, avec un tatami pour lit pour la nuit, un repas traditionnel à la maison, et une découverte de la campagne, là où les touristes ne vont jamais !

Je découvre un cimetière très spécial, et il m'explique que ce sont les enfants morts nés qui y sont enterrés.

On aperçoit le Fuji, dont la forme caractéristique est reconnaissable par n'importe quel voyageur avisé. On va visiter avec son amie des grottes, et nous devenons spéléologues à cette occasion. Un tour de vélo, et le lendemain, on me dépose à la gare pour que je puisse commencer mon voyage en individuel, comme disent si bien les agences de voyage.

Et alors, c'est à Kyoto que je me dirige. Dans un Ryokan ou petite auberge-hotel, destinée aux touristes car recommandée par mon guide de voyage ( lonely planet ), je rencontre d'autres backpackers et après avoir visité cette ancienne capitale extraordinaire, nous décidons d'aller prendre un pot après avoir fait un tour aux Bains. C'est très japonais, on se rend aux bains collectifs, où le rituel est le suivant : on met ses affaires dans une petite caisse, pour laquelle on reçoit une clé, et on va alors faire tout d'abord un bon lavage, assis sur un petit tabouret, avec le robinet à 30 centimètres du sol. Puis  c'est un premier bain, un peu chaud. Vient ensuite un second un peu plus chaud. Et c'est le tour du Hammam ! Enfin, on termine par un bain glacé ! Attention les cardiaques , ça peut être dangereux ! Mais quand on ressort de là, on est prêt à avaler un super sashimi ou plein de sushi , ou encore des Ramen, soupe de pates japonaises qui me laisse encore aujourd'hui un gout délicieux dans la bouche. Le tout accompagnée par une bière Asahi ou Sapparo, bien évidemment !

Le soir, rentrant à l'auberge pour une dernière bière, nous sommes une dizaine à être assis par terre, et tout à coup, un monsieur d'un certain âge demande avec un accent typiquement de chez nous : " water, please, water ". Je reconnais ce compatriote, et je lui tends une bouteille d'eau, en lui faisant comprendre en français que nous sommes du même pays.

Alors, ses yeux s'illuminent et nous entamons une  conversation. Il m'explique qu'il voyage tout seul au japon pour quelques semaines, qu'il est retraité et que sa femme préfère rester  à la maison, à Paris. Et la conversation plus personnelle commence :

" mais où habitez vous ?"

" à Paris !

" ah bon, moi aussi " , lui répondis-je

" où exactement ? "

" dans le 20 ème arrondissement "

" ah bon, moi aussi "

" et où celà  ? "

" rue pixérecourt "

" je connais " lui dis-je , " car un jour en allant à la piscine des Tourelles où je me rends tous les jours, j'y suis passé ".

" comment " me dit-il " mais, jeune homme, je vais à cette piscine quotidiennement depuis 40 ans ".

" vers quelle heure ? "

" oh , toujours à 12h30 "

Choc !

"Mais monsieur" , lui dis-je, " j'y vais pour ma part entre 12h00 et 13h00 aussi tous les jours depuis quelques mois ".

Je reste interloqué .

A ce moment, Maurice me demande qu'on nous photographie ensemble, et , en se levant , j'aperçois qu'il a un handicap au pied . Il a été atteint à son plus jeune age, et en a gardé des séquelles.

" Mais, Monsieur, ce n'est pas vous qui nagez dans la ligne numéro 1 ? "

Je me souviens de cet homme qui nage dans la ligne numéro 1, pas très vite, et que je n'ai jamais voulu déranger.

" Ah, oui, seulement la numéro 1 . " me dit-il en rigolant " Number one ! "

" Mais c'est pour cette raison, quand je vous ai vu nager, pour ne pas vous déranger, que je suis allé nager dans la ligne numéro 2 " lui dis-je alors .

Le monde est petit...

Pendant des années, habitant à Paris, nous sommes devenus d'inséparables amis, voyageurs invétérés, et c'était comme une relation de petit-fils à grand-père !

salut Maurice !

 

 

 

Commenter cet article