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  le blog kodamian

crise économique ( suite )

18 Mars 2008, 01:16am

Publié par kodamian

Voici un copier-coller intéressant , d'un intervenant sur le forum de boursorama, intéressant à lire.


CRISE US IMPORTANTE A VENIR ! A LIRE !    10:52 14/03/07

L'EUPHORISATION DES ACTEURS ÉCONOMIQUES

Les opérateurs centraux du système en crise retardent l’effet positivement anticipateur de la phase d’accélération de la crise économique actuelle aux USA afin d’essayer de maintenir leur propre position avantageuse dans ce même système, en l’occurrence le maintien de son contrôle sur le Congrès par l’actuel parti au pouvoir aux Etats-Unis, et sa capacité à mobiliser d’autres opérateurs économiques dominants (les grands argentiers) du système actuel (grands opérateurs financiers, pétroliers et médiatiques) pour servir ce but.

Voici comment un système en crise, par l’action d’une partie de ces opérateurs dominants, sont préoccupés par leurs seuls intérêts de court terme, génère des actions qui de facto contribuent à accélérer son effondrement.

Ainsi, la mobilisation convergente des opérateurs financiers de Wall Street et des grands intérêts pétroliers pour permettre à G.W. Bush et au Parti Républicain d’utiliser le « succès » de leur politique économique est un cas d’école.
Les risques pesant sur chacun de ces groupes en cas de défaite du Parti Républicain sont ainsi apparus assez importants pour déclencher à partir du milieu de l’été 2006, au moment où la crise de l’immobilier, la fin de la hausse des taux de la Fed, l’échec en Iraq et l’impasse sur l’Iran devenaient patents, une vaste opération visant à convaincre l’électeur américain qu’aux Etats-Unis « tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes économiques ».

L’été 2006 voit en effet la majorité des acteurs prendre conscience de la fin des deux tendances dominantes récentes qui permettaient de garder le système en équilibre, à savoir d’une part l’alimentation de la consommation par l’ « enrichissement sans fin » grâce aux emprunts gagés sur l’immobilier et d’autre part la fin de la hausse des taux d’intérêts de la Fed remettant directement en cause le seul facteur récent de soutien à la valeur du Dollar.

Cette évolution risque de faire perdre le congrès au Parti Républicain et de plonger les lobbies pétroliers texans et financiers de Wall Street dans toute une série de crises très graves.

Ces deux lobbies, certainement les plus puissants des Etats-Unis avec celui du complexe militaro-industriel, ont en effet leurs destins liés très directement à l’administration Bush. Ainsi, Dick Cheney, le vice-président américain actuel, sait que, si le Congrès passe aux Démocrates, il sera l’objet de virulentes enquêtes parlementaires concernant la manière dont il a élaboré la loi sur l’énergie en 2003.

Or, ce qui sera dans la ligne de mire des parlementaires et peut-être de la justice américaine, ce sont des réunions secrètes que Dick Cheney a tenues avec les dirigeants des principales compagnies pétrolières américaines pour justement préparer cette loi accusée par les Démocrates d’être faite par et pour le « Big Oil » américain.

Nul besoin d’être fin psychologue pour comprendre où ces mêmes dirigeants de compagnies pétrolières voient leur intérêt dans l’échéance de Novembre. Comme, d’après les sondages, plus de 60% des électeurs américains placent la question du prix de l’essence parmi leurs principales priorités, une baisse du prix de l’essence est considérée comme un atout électoral extrêmement puissant pour le parti Républicain.

Mais en la matière, les pétroliers n’ont pas joué seuls. Car la firme «reine» de Wall Street, Goldman Sachs, dont l’ancien président, Henry P aulso n est devenu Ministre des Finances de G.W. Bush il y a quelques mois, a de manière imprévue fait basculer les cours du pétrole en se débarrassant fin Juillet de la quasi-totalité de ses « futures » pétroliers, secteur où elle exerce une influence déterminante, du fait de son indice référence, le GSCI (Goldman Sachs Commodity Index).

Le GSCI est au marché des denrées (marchandises) ce que le SP 500, le FTSE, le DAX ou le CAC 40 sont au marché des actions. Il est calculé selon un dosage, défini arbitrairement par Goldman Sachs, de la valeur en Dollar des marchés de 25 denrées essentielles comme le pétrole, le gaz, le blé, le maïs, l’aluminium, le cuivre, le bétail, …

Cet indice sert de référence à de nombreux opérateurs financiers, comme les « hedge funds », qui équilibrent leurs positions en fonction de la structure du GSCI. Or, fin Juillet 2006, sans aucune explication, Goldman Sachs a annoncé qu’il modifiait la composition de cet indice référence en diminuant la part de l’essence sans plomb de 8,45% à 2,3%.

Ainsi si les traders impliqués dans le marché pétrolier à terme s’interrogent toujours sur les fondements économiques de cette décision (le marché de l’essence sans plomb n’a pas été divisé par 4 entre Juin et Août 2006), ils n’ont en revanche pas eu le choix en terme d’arbitrage et ils ont dû vendre pour plus de 100 milliards de US dollars de contrats pétroliers à terme afin d’être en phase avec l’indice GSCI. La conséquence directe de cette opération a donc été un effondrement brutal du cours du pétrole sur les marchés à terme dont les médias se font l’écho chaque jour.

Or Goldman Sachs, comme ses « soeurs » de Wall Street, a également un intérêt direct à garder le Parti Républicain au pouvoir à Washington, non seulement parce qu’il existe une relation quasi-incestueuse entre la firme et l’administration Bush (R obert Z oellic k , l’ancien ministre du Commerce de Bush est ainsi récemment devenu vice-président de la banque), mais surtout parce que Goldmann Sachs est devenu un immense « hedge fund », donc totalement dépendant de paris faits sur l’avenir, et de paris de plus en plus risqués.

Il est donc essentiel pour cette banque comme pour les autres principales banques de Wall Street qui ont suivi la même évolution, de continuer à influencer au maximum le pouvoir politique en place, au mieux pour le faire agir en conformité avec les intérêts de la banque, au pire pour pouvoir anticiper ses décisions (et donc avoir une longueur d’avance sur les marchés). La «Plunge Protection Team» ou le détournement d’un instrument de protection au profit d’une politique de manipulation.

Dans ce contexte, une vaste offensive s’est mise en place en terme de communication. Elle reprend les mêmes logiques que celles concernant l’Irak avant l’élection présidentielle de 2004 : empêcher les électeurs de prendre conscience de l’ampleur du désastre en cours en les inondant de nouvelles fictives, en noyant toute « mauvaise » nouvelle objective dans une multitude de « bonnes nouvelles » subjectives (c’est ce qu’un économiste américain a appelé « la transformation des indicateurs en vindicateurs », en élaborant chaque semaine de nouvelles explications prouvant que l’actualité si « positive » est durable…

En fait, on assiste depuis quelques mois, et pour encore un mois, à un remarquable exercice de guerre psychologique probablement coordonné par le très secret « Working Group on Financial Markets » (Groupe de Travail sur les Marchés Financiers) créé par l’Executive Order 12631 sous Reagan en Mars 1988, ou autrement dénommé par le Washington Post, le « Plunge Protection Team » (Equipe de Protection contre les Plongeons). Ce groupe de travail a été créé à la suite de la crise boursière d’Octobre 1987 avec l’objectif de « promouvoir l’intégrité, l’efficacité, la régularité et la compétitivité des marchés du pays, et de maintenir la confiance des investisseurs ».

Ce groupe qui ne produit aucun rapport, n’a aucune visibilité publique et ne détaille ni l’ordre du jour, ni la composition de ses réunions, est dirigé par le ministre des Finances (Henry Paulson) et comprend le président de la Réserve fédérale ( B en S. B ernanke , ancien conseiller de G.W. Bush, nommé à ce poste fin 2005) et les deux présidents des autorités de surveillance des marchés : le président de la Securities and Exchange Commission Christopher Cox (nommé à ce poste par G.W. Bush en 2005), et R euben J effery III (nommé également par G.W. Bush à ce poste, après avoir été son conseiller), un des directeurs de la CPA, autorité américaine de transition en Iraq et également un ancien de Goldman Sachs comme H. Paulson.

Comme on peut le constater, la double influence de l’administration Bush et de la banque Goldman Sachs est totale sur cette entité qui a vocation à coordonner l’action des principaux acteurs publics et privés américains (invités à participer aux travaux du groupe) autour de l’objectif de « bonne santé » des places financières américaines.

Avec la disparition de la publication de M3, fin Mars 2006, et de nombreux indicateurs permettant de suivre l’évolution notamment des flux d’actifs en dollars dans le monde, ainsi que les actions éventuelles de la Fed et du Trésor américain sur les marchés, ce groupe de travail possède désormais des possibilités d’action accrues puisque non traçables ; et comme indiqué précédemment, les « hedge funds » semblent être les premiers opérateurs sollicités pour acheter du Dollar et maintenir son cours. Pour combien de temps ? Et à quel prix ? La réponse s'est trouvée dans quelques semaines après les élections.


Economic «State of Denial»
ÉTAT DE DÉNI DE RÉALITÉ ÉCONOMIQUE

Ce qui est en tout cas certain, c’est que depuis la mi-Août 2006, les réactions des marchés financiers se sont intégralement déconnectées de l’évolution de l’économie réelle et, facteur nouveau, des évolutions anticipables des banques centrales.
Or les marchés financiers ont été institués en emblème de l’évolution de l’économie pour les opinions publiques, surtout aux Etats-Unis. Dans le cadre de la stratégie de soutien au Parti républicain pour Novembre 2006, il était donc essentiel de permettre à ce « drapeau financier» de flotter haut dans le ciel de Wall Street, surtout quand tous les indicateurs concernant l’évolution de l’économie réelle évoluent négativement. Comme souvent en politique, mais aussi dans le monde des affaires quand les leaders ont un sens moral défaillant, « plus les choses vont mal, plus il est important de faire croire qu’elles vont bien, afin de gagner du temps et sauver ses propres intérêts ».
L’objectif de ces leaders n’est pas de maîtriser la crise, mais de gérer son explosion au mieux pour leurs intérêts propres.

Or s’il y a une chose certaine pour tout ce si petit monde, c’est que si une crise importante doit survenir, autant qu’elle survienne avec un congrès coopératif (comprenez : républicain). Pour ce faire, la technique mise en place est classique en matière de désinformation :
- institutionnaliser l’état de déni de réalité économique : affirmer que tout va bien et utiliser les mauvaises,
nouvelles pour en tirer des conclusions réjouissantes
- contrer tout indicateur objectif négatif par un indicateur subjectif positif,
- inventer chaque fois que nécessaire des « nouvelles tendances structurelles » démontrant la durabilité des évolutions souhaitées quand elles sont contredites par les faits.

En 2006, On a un très bon exemple de la mise en oeuvre simultanée des trois techniques avec la surprenante « révision miracle » des chiffres de l’emploi aux Etats-Unis. En effet, la parution d’un très mauvais chiffre de création d’emploi pour Septembre 2006 (51.000, alors que 120.000 étaient attendus) a coïncidé avec celle de l’étonnante découverte de 1,5 millions d’emplois qui auraient été créés depuis 1996, sans être comptabilisés dans les statistiques, et dont pas moins de 800.000 auraient été créés depuis le début de l’année 2006.

Il est évident que certains analystes sont plutôt suspicieux par rapport à cette révision d’une ampleur inégalée survenant à un moment propice pour G.W. Bush puisque celui-ci s’est empressé immédiatement d’en déduire le succès de sa politique économique.

Par ailleurs, si cette révision correspond à la réalité (car elle n’est peut-être qu’un nouvel exemple de la faiblesse de l’outil statistique américain), elle pose des questions fondamentales concernant l’évolution de la productivité aux Etats-Unis sur la même période : en clair, si le nombre d’emplois créés depuis le début 2006 est double de celui comptabilisé, alors la productivité de l’économie américaine doit être divisée par deux. Et que dire du très faible taux de croissance enregistré au deuxième trimestre - la moitié de celui du 1° trimestre - avec un tel afflux de nouveaux emplois ?

Cet exemple important démontre qu’en s’attardant un peu sur leur contenu, les « nouvelles miracles » injectées dans les médias américains ces dernières semaines posent beaucoup plus de questions inquiétantes sur l’état réel de l’économie du pays et/ou l’appareil statistique chargé de le décrire, qu’elles n’apportent de réponses plausibles sur son évolution « radieuse ».


NOUVELLES CONTRADICTOIRES UTILES A L'EUPHORISATION DES MARCHÉS

Par ailleurs, et c’est là une des caractéristiques essentielles de la situation actuelle, il est fondamental d’engager le reste du monde dans cette « euphorisation » car désormais l’économie américaine est intégralement dépendante du reste du monde, en particulier de l’Europe et de l’Asie, faute de voir simultanément le dollar et l’investissement aux Etats-Unis s’effondrer.

Ainsi, il est essentiel de cacher que la Fed se trouve dans une impasse car suite à l’effondrement du marché immobilier et à l’abondance de liquidités, l’économie américaine est bien entrée dans une période de stagflation (voire de « récessflation ») sur fond de faiblesse structurelle du Dollar. En effet, la Fed doit désormais baisser les taux d’intérêt pour soutenir l’économie, mais également les relever pour soutenir le Dollar. Elle est donc dans une situation impossible.

L’astuce actuelle consiste à utiliser de manière déconnectée les deux tendances et leurs supporters. Un jour, on met en avant les déclarations de tel responsable de la Fed assurant qu’il faut d’abord lutter contre l’inflation car l’économie ne pose pas de problèmes sérieux (on rassure ainsi les marchés sur l’état de l’économie) et le lendemain on fait déclarer à un autre membre de la Fed que la crise de l’immobilier commence à peser lourdement sur la croissance et que la Fed doit se préoccuper de cette évolution (là, on rassure les marchés en leur faisant miroiter une stabilité ou une baisse des taux).

Le plus extraordinaire, c’est que bien relayé par les circuits d’information financiers et les principaux opérateurs des marchés (et là on voit l’importance de l’instrumentalisation de la Plunge Protection Team), ce séquençage de l’information permet de maintenir l’euphorie au plus haut, même quand les chiffres de l’immobilier, de la consommation, du déficit extérieur, du déficit des paiements, de l’emploi… sont tous orientés au négatif. La « coalition of the willing », celle de l’invasion de l’Irak, a été bien entendu mobilisée avec au coeur le Japon et le Royaume-Uni qui assurent deux fonctions-clés : d’un côté maintenir un Yen faible permettant au « carrytrade » de se maintenir, « carry-trade » qui alimente massivement le financement des « hedge funds » et l’activité des marchés financiers ; et de l’autre une place britannique, avec ses relais financiers peu contrôlés (notamment les îles anglo-normandes), qui permet de couvrir différentes interventions sur les marchés notamment ceux des bons du trésor US, à propos desquels un nombre croissant d’analystes soupçonne les autorités américaines de racheter elles-mêmes via des intermédiaires privés leurs propres émissions. Il devient en effet de plus en plus difficile de cacher le fait que la balance des paiements américains s’enfonce dans le rouge.
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